
Le Confessionnal d’Architecture — écouter la ville pour mieux la construire
Fin septembre, dans le cadre des Journées de l’Architecture Luxembourgeoise, j’ai proposé une expérience un peu particulière : un confessionnal d’architecture.
L’idée ? Offrir un espace d’écoute, de parole et de réflexion.
Un lieu où chacun — habitants, enfants, curieux ou professionnels — pouvait venir partager ses souvenirs, ses émotions, ses idées et ses rêves pour des villes et des bâtiments plus durables.
Pendant plusieurs jours, au LUCA – Luxembourg Center for Architecture, des voix se sont succédé dans une petite cabine d’enregistrement, prêtée pour l’occasion par Yo Studio.
Des voix toutes différentes, mais qui résonnent autour d’une même question : comment imaginer des lieux plus respectueux de l’environnement et des personnes qui y vivent ?
Travailler avec l’existant, construire durable
Cette première édition des Journées de l’Architecture Luxembourgeoise, organisée par le LUCA, l’OAI et l’INPA, s’inscrivait dans le thème :
« Travailler avec l’existant & construire durable ».
Un sujet plus que d’actualité, à l’heure où les ressources s’épuisent, où le bâti existant représente un gisement immense d’énergie et de sens, et où la question du réemploi devient centrale dans la transformation du cadre bâti.
Plutôt que d’apporter des réponses toutes faites, j’ai voulu poser des questions.
Et surtout, écouter.
Ce que les voix racontent
Des dizaines de témoignages ont été enregistrés.
Certains sont spontanés, d’autres plus réfléchis.
Tous traduisent une envie commune : celle de repenser notre rapport à la ville, à la nature et à la manière dont nous habitons le monde.
Qu’est-ce qu’un bâtiment durable ?
Pour beaucoup, c’est un bâtiment qui respecte ce qui existe déjà, qui consomme moins, qui peut évoluer dans le temps.
Un bâtiment pensé pour durer, au lieu d’être remplacé.
Y a-t-il assez de bâtiments durables aujourd’hui ?
La réponse est souvent la même : pas encore.
Les participants évoquent les efforts, les projets exemplaires, mais aussi le sentiment qu’on pourrait aller plus loin, plus vite — à condition d’impliquer davantage les habitants.
Que faudrait-il changer ?
Revenir au vert, limiter les voitures, créer des lieux de rencontre, redonner de la place aux arbres, à la biodiversité, à la vie de quartier.
L’idée revient sans cesse : une ville durable, c’est une ville vivante.
Et nous, habitants ?
Beaucoup disent se sentir éloignés des décisions.
Ils aimeraient comprendre, participer, être consultés.
Ils rappellent qu’on ne peut pas construire la ville sans ceux qui la vivent.
Et les professionnels ?
Les messages sont clairs : réutiliser, écouter, oser changer les habitudes.
Faire une architecture plus humble, plus humaine.
Celle du lien, avant celle de la performance.
Ce que révèle le confessionnal
Ce qui m’a frappée dans ces échanges, c’est la lucidité.
Les gens savent. Ils observent. Ils sentent ce qui ne va pas, ce qui manque, ce qui pourrait être autrement.
Et ils ont envie de participer.
Mais pour cela, il faut leur ouvrir la porte.
Donner la parole, c’est déjà un acte de transformation.
Parce qu’en écoutant, on fait exister des perspectives nouvelles — des manières d’habiter, de construire, de rêver.
Et maintenant ?
Les témoignages recueillis dans ce confessionnal d’architecture ont été compilés dans un épisode spécial du podcast Fondations, disponible sur toutes les plateformes d’écoute.
Écouter l’épisode : Le Confessionnal d’Architecture
Merci
Merci à toutes celles et ceux qui ont prêté leur voix.
Merci au LUCA, à l’OAI et à l’INPA pour leur confiance et leur accueil.
Et merci à Yo Studio pour la cabine d’enregistrement.
Parce qu’au fond, bâtir durablement,c’est d’abord bâtir ensemble —avec nos émotions, nos histoires, et nos désirs d’avenir.
