Dans un monde en mutation, le désir d'enfants se confronte aux réalités architecturales contemporaines. Entre aspirations intimes et contraintes pratiques, la question de la parentalité trouve un écho dans les choix de logement et les défis de notre époque.
Dans un contexte de bouleversements mondiaux, la génération actuelle, en âge de fonder une famille, est confrontée à un dilemme croissant : celui du désir d'enfants face aux défis pratiques de notre époque. Autrefois, la question ne se posait guère ; la famille était une institution presque automatique, dictée par la norme sociale. Mais aujourd'hui, la réflexion s'approfondit, interrogeant non seulement le désir de parentalité mais aussi les conditions matérielles dans lesquelles cette parentalité pourrait s’épanouir.
Pour Mathilde Bouychou, psychologue spécialisée dans la parentalité, la distinction entre le désir d'enfant et le projet d'enfant est cruciale. Le désir, une manifestation de l'élan vital propre à chaque individu, peut se manifester de multiples façons. Toutefois, il ne garantit pas nécessairement la concrétisation du projet parental. Cette nuance entre le désir et la réalisation de ce désir ouvre des perspectives sur les choix familiaux contemporains.
Malgré les débats sur la baisse de la natalité et la réthorique martiale d’un chef d’Etat, le nombre de femmes sans enfants n'a pas considérablement changé ces trente dernières années. Ainsi, le désir d'enfant semble rester intact. Cependant, les projets parentaux ont évolué, menant souvent à une réduction du nombre d'enfants par famille, et par conséquent, à une baisse globale de la natalité.
La génération des milléniaux, désormais à l'âge de fonder une famille, est confrontée à une multitude de défis mondiaux, des pandémies aux crises climatiques. En parallèle, elle doit jongler avec des réalités financières de plus en plus contraignantes. L'accès à la propriété, symbole traditionnel de stabilité familiale, devient de plus en plus inaccessible, poussant les jeunes familles à revoir leurs attentes en termes de logement. Cette évolution peut potentiellement influencer leurs projets familiaux, notamment en termes de nombre d'enfants et de dispositions spatiales.
Plutôt que de se concentrer exclusivement sur les questions de fertilité, une approche plus pertinente pourrait consister à repenser notre modèle de logement. En favorisant des solutions plus communautaires et solidaires, nous pourrions répondre aux besoins changeants des familles et leur offrir un environnement propice à l'épanouissement de la parentalité. En fin de compte, cette réflexion dépasse évidemment les considérations architecturales pour englober des enjeux sociaux et économiques plus larges, appelant à une réinvention des modes de vie urbains contemporains.
Sources :Gravillon, I. (2016). Le désir d’enfant dans tous ses états. L'école des parents, 618, 27-33. https://doi.org/10.3917/epar.618.0027Gaudiaut, T. (2024, janvier 17). Chute de la natalité : moins de 700 000 bébés sont nés en France en 2023. https://fr.statista.com/infographie/30802/evolution-du-nombre-de-naissances-vivantes-en-france/La part des couples sans enfants va-t-elle augmenter? (2021, avril 8) https://www.observationsociete.fr/structures-familiales/couples-sans-enfant/Kraus. F. Jussian. L. (2022, octobre 30) Désir d’enfant ? Eco anxiété, féminisme, hédonisme… Enquête auprès des Françaises sur leur désir d’enfant et le regret maternel. https://www.ifop.com/publication/en-avoir-ou-pas-eco-anxiete-feminisme-hedonisme-enquete-aupres-des-francaises-sur-leur-desir-denfant-et-le-regret-maternel/
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