
Dégommer le syndrome de l’imposteur quand on est architecte
Tu rêves de changer d’agence, de te lancer en freelance, ou de monter ta propre structure…
Mais une petite voix te souffle :
“Pourquoi toi ?”“T’as rien de spécial.”“Un jour, ils vont se rendre compte que tu ne sais pas tout.”
Si tu t’es déjà reconnu·e dans ces phrases, rassure-toi : tu n’es pas seul·e.
Ce n’est pas un manque de talent, c’est le syndrome de l’imposteur — souvent accompagné de son fidèle acolyte, les croyances limitantes.
Et ces deux-là, chez les jeunes archis, font des ravages silencieux.
1. Le syndrome de l’imposteur, un faux diagnostic de soi
Le syndrome de l’imposteur, c’est ce sentiment d’illégitimité qui t’empêche de te sentir à la hauteur, même quand les faits prouvent le contraire.
Tu attribues tes réussites à la chance, à des circonstances favorables, ou au fait que “les autres” t’ont surestimé·e.
Résultat :
- Tu doutes en permanence.
- Tu redoutes d’être “démasqué·e”.
- Tu travailles deux fois plus pour compenser une incompétence… qui n’existe pas.
Ce sentiment se nourrit souvent d’une culture professionnelle exigeante, où l’erreur est mal vue et la comparaison constante.
Et en architecture, entre les rendus, les jurys, les appels d’offres ou les chantiers, les occasions de se sentir “pas à la hauteur” ne manquent pas.
2. Les croyances limitantes, ces phrases qu’on prend pour des vérités
Les croyances limitantes, ce sont ces pensées automatiques et tenaces qui t’empêchent d’avancer :
“Je ne suis pas doué·e pour parler en public.”“Je ne suis pas fait·e pour diriger une équipe.”“Je n’ai pas l’esprit business.”
Elles se forment souvent très tôt, à force d’entendre certains messages : un prof qui t’a dit que tu n’étais “pas créatif”, un stage où on t’a cantonné à la technique, une critique mal vécue…
Le problème, c’est qu’à force d’y croire, tu les rends vraies : tu évites les situations qui pourraient prouver le contraire.
Pour les dépasser, il faut d’abord les repérer, puis les confronter à la réalité.
💡 Exemple : tu crois être “mauvais·e à l’oral” ? Note les fois où tu as présenté un projet avec succès. C’est concret, c’est factuel, et ça fissure déjà la croyance.
3. Les outils pour s’en sortir
Bonne nouvelle : ce n’est pas une fatalité.
Avec quelques outils simples, tu peux reprendre confiance et t’ancrer dans le réel.
🧰 1. La transmission
Transmets ce que tu sais. Explique un détail de projet à un·e collègue, partage ton expérience sur un forum ou un réseau pro.
Quand tu transmets, tu réalises que tu sais — et que ta légitimité, elle est là, dans le concret.
🧰 2. La “Did List”
Oublie la to-do list un instant et note tout ce que tu as déjà fait.
Rendus, chantiers, formations, concours, petits défis du quotidien…
Cette liste est la preuve tangible de ton parcours. Relis-la dès que le doute revient.
🧰 3. Le dossier “Mots doux”
Garde une trace des retours positifs : mails, messages, compliments.
Ces preuves d’estime sont ton antidote au doute. Et les relire les jours gris fait un bien fou.
🧰 4. Redéfinir l’échec
Ne le vois plus comme une preuve d’incompétence, mais comme une étape d’apprentissage.
Un refus de concours, une erreur de chantier… tout ça fait partie du processus.
🧰 5. Accepter les compliments
Quand on te dit “super ton projet”, ne réponds pas “oh, c’était rien”.
Dis juste “merci”. C’est simple, mais c’est un pas vers la reconnaissance de ta valeur.
4. Trois actions à faire dès aujourd’hui
- Note 5 réussites récentes — même petites, mais bien réelles.
- Crée ton dossier “Mots doux” — et ajoute-y ton premier message dès maintenant.
- Choisis une croyance limitante et transforme-la en action :
- “Je ne suis pas fait·e pour diriger” → “Je propose d’encadrer un·e stagiaire ce mois-ci.”
Ces micro-actions posent les premières briques d’une confiance plus solide.
En conclusion
Le syndrome de l’imposteur et les croyances limitantes sont comme des fissures invisibles : elles fragilisent la structure sans qu’on s’en rende compte.
Mais une fois identifiées, elles peuvent devenir des leviers pour progresser.
Et rappelle-toi : tu n’as pas besoin d’être parfait·e pour être légitime.
Tu as appris, tu pratiques, tu transmets — c’est déjà une base solide.
Cet épisode du podcast Fondations t’accompagne pour dégommer tes doutes et poser les premières briques d’une confiance durable.
